Dans sa chronique
dans le Monde du 16 avril, "Vote
révolutionnaire pour le non", P. Jarreau
compare les tenants du non de gauche à la poignée
de cadres de l'appareil du PCF qui ont fait voter Giscard
au second tour des élections présidentielles
de 1981. Il va un peu plus loin dans l'abjection quand
il accuse "ceux qui se présentent comme
les plus déterminés à le combattre" d'apporter
du "renfort" à Le Pen . Il couronne
le tout en suggérant qu'ils ne font pas partie
des " nombreux français qui ont décidé d'aller
y regarder de plus près en lisant le traité".
Mr Jarreau insulte ainsi, au bas
mot, une moitié du
lectorat du Monde.
Que des dirigeants des partis ayant
décidé de
militer pour le oui perdent leur sang froid devant
la faible prise de leurs "arguments", face à la
montée puis la résistance des intentions
de vote en faveur du non, en premier lieu dans l'électorat
de gauche, on pouvait le craindre et s'y attendre.
Qu'une "grande" plume du Monde s'abaisse
ainsi en dit long sur la coupure qui s'est installée
entre une bonne partie des élites politiques
et médiatiques et le peuple. Réapprenez donc plutôt à faire
votre travail, Mr Jarreau : venez sur le terrain rencontrer
quelques uns de ces milliers de français qui,
traité en main, s'enthousiasment de nouveau
pour la chose politique en se faisant les promoteurs
informés, lucides et déterminés
d'un refus populaire massif d'un projet profondément
anti-démocratique. Moyen le plus sûr par
ailleurs de faire reculer les menaces d'extrême
droite, en France et en Europe.
Paul Bouffartigue
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