Alors que les sondages
commencent à pencher en faveur du rejet de la
Constitution libérale, le gouvernement, lors
du conseil des ministres du 17 mars, a annoncé les
règles qui vont régir la campagne officielle
:
- 140 minutes à la radio et à la télévision seront
réservées à la campagne officielle entre le 15 et le 29
mai ;
- 4 partis représenteront le Oui (l’UMP, l’UDF, le PS et
les Verts) et 4 le Non (le FN, le MPF de Villiers, le RPF de Pasqua et enfin
le PCF) ;
- seuls ces 8 partis auront droit à un affichage officiel près
des bureaux de vote.
Le
Non de gauche risque donc d’être muselé dans
les grands médias : le PCF,
la LCR, un tiers des Verts, et la moitié voire
plus du PS vont se partager un huitième
du temps de parole. Reste l’espoir que le
Conseil Supérieur de l’Audiovisuel
qui contrôlera les ondes à partir
du 4 avril n’adopte pas les mêmes règles « d’équilibre » entre
le Oui et le Non…
De savants calculs
et d’habiles réflexions juridiques sur
les règles adoptées lors des référendums
précédents ont ainsi permis à Raffarin
et Villepin de mettre au point un système écartant
le Non de gauche : mais, ils ont aussi décidé de
limiter le temps de parole du PS (si on avait seulement
pris en compte les résultats aux dernières élections
européennes, les socialistes auraient occupé l’antenne
en permanence !)…
Tant
mieux : que l’UMP, Sarkozy, Raffarin et Chirac
fassent campagne !
Comment mieux convaincre les électeurs
de gauche du danger de cette Constitution que de laisser
Sarkozy vanter « les mérites de l’Europe
sociale » (sic) ? Comment mieux montrer l’étroit
rapport entre la destruction par la Droite de la protection
sociale en France et la construction d’une Europe
libérale qu’un Raffarin nous « parlant
d’Europe » aux côtés de Fillon,
le multirécidiviste de la casse sociale ?
Cependant, cela
ne suffira pas forcément pour amener les abstentionistes
jusqu’aux bureaux de vote : il faut donc multiplier
les réunions publiques, afficher notre Non de
gauche, remplir les boîtes aux lettres de nos
tracts, et discuter avec tous…
Aux
collectifs de se faire entendre partout auprès
des citoyens afin que l’espoir d’une Europe
sociale ne s’effondre pas face à la Constitution
Giscard !
D’autant
plus que la campagne du Oui va faire croire à l’Armageddon
européen : « Si le Non passe, c'est en
France que le cataclysme politique se produira, et
en Europe, il ouvrira une crise très grave » (Jacques
Delors) ou carrément : « Voter Non serait
une connerie ! » (Jacques Chirac). A
nous de proposer mieux aux Français…
20 mars 2005
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